Le génie dans une peau d'ado |
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Opinion |
Écrit par Pierre Lauzon |
Lundi, 28 Mai 2012 |
Cette fois ci, c’est seul qu’il est venu occuper toute la scène de l’église Saint-François-Xavier de Prévost et faire vibrer non seulement le piano qui n’attend que cela, mais aussi tout l’auditoire sans cesse étonné. Avec un menu musical où les grands maîtres, comme Jean-Sébastien Bach, Ludwig van Beethoven, Frédéric Chopin, Franz Schubert, Claude Debussy, avaient été invités, Robin Pan nous a fait la preuve, dès sa première interprétation, qu’il n’était pas venu pour jouer des pièces faciles du répertoire classique, mais plutôt qu’il était de taille à s’attaquer à des œuvres qui demandent beaucoup de virtuosité, de maîtrise de son art. Ce n’est pas pour rien que, depuis qu’il a commencé ses études de piano à l’âge de quatre ans, il n’a cessé d’impressionner tous ceux et celles qui ont eu le bonheur de l’entendre, de le voir à l’œuvre. Il ne cesse de remporter ici et là des concours où, plus souvent qu’autrement, il est en compétition avec des pianistes plus âgés, aux bagages musicaux plus grands. En septembre 2011, Robin est entré, à treize ans, au programme de baccalauréat international. Qui dit mieux ? En ce samedi de mai, Robin Pan a enchaîné les unes après les autres les œuvres au programme avec toujours le même doigté exceptionnel, avec la même intensité, avec la même maîtrise, sans aucune feuille de musique devant lui (ce que plusieurs autres pianistes nettement plus âgés que lui semblent incapables de faire !). On aurait dit que, très souvent, il faisait du vélo, comme tout ado aime le faire, tellement ses doigts se promenaient avec vivacité d’un bout à l’autre du clavier qui jubilait de se sentir entre de si talentueuses mains. Un de ses professeurs, le maestro Michel Brousseau, et sa mère, tous les deux présents, avaient raison d’être fier de la très grande prestation que venait de livrer leur ado et de cueillir la reconnaissance du public qui était sous le charme.
Mon seul questionnement dans le cas de Robin, c’est que lorsqu’on a autant de talent à un âge aussi précoce, comment peut-on espérer aller plus haut ? Comment peut-on être nettement meilleur à trente, quarante ans et plus ? Est-ce là que la maxime « Sky is the limit » prend vraiment tout son sens ? Si oui, à quel beau feu d’artifice nous convie Robin Pan pour notre plus grand bonheur lors des décennies à venir ! Pierre Lauzon
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