So, So, So, Solidarité… |
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Johnny Marre |
Lundi, 08 Février 2010 |
Le slogan So, So, So, Solidarité… fait référence certes aux luttes syndicales, mais il peut s’appliquer à toutes autres causes. Dans le mouvement même syndical, il est souvent très difficile de mettre ce simple mot en pratique. Petit exemple : Au début des années ’70, les trois grandes centrales syndicales de l’époque, la CSN, la FTQ et la CEQ, ont fait front commun contre le gouvernement Bourassa pour leurs négociations de leur contrat de travail respectif. Leur slogan était d’ailleurs : « Nous, le monde ordinaire ». Cette solidarité avait même amené les trois chefs syndicaux en prison. Aujourd’hui, ces trois centrales, après presque quarante ans de luttes syndicales le plus souvent isolées, hors de tout front commun, ont décidé de faire à nouveau front commun pour le renouvellement des conventions collectives des employés de l’État. N’est-ce pas merveilleux??? Mais il y a des limites à la solidarité.
Il y a eu et il y aura, semble-t-il, encore longtemps un prix à payer à cet « affront syndical ». Une première conséquence : pour les négociations actuelles des employés de l’État, le Front commun, plus précisément, la CSQ, refuse catégoriquement que la FAE fasse partie de leur groupe. Comme dans une traditionnelle chicane de couple, tu as voulu me quitter, alors payes-en le prix! Tu n’avais qu’à y penser avant. Bravo pour la solidarité qui passe après l’égo de certains petits roitelets!!! Autre conséquence : un enseignant qui prend sa retraite est invité à devenir membre de l’Association des retraités de l’enseignement du Québec (AREQ) afin de bénéficier d’un lieu de rencontres sociales avec les ex-confrères et les ex-consœurs, d’un regroupement pour la défense de ses droits, d’un centre d’informations et pour pouvoir bénéficier de certains avantages reliés à l’appartenance à un groupe. J’en ai marre de cette incohérence syndicale. C’est bien beau les grands discours. Par contre, quand ces grands appels à la solidarité ont beaucoup de difficultés à trouver leur écho dans le quotidien, le mot perd toute sa signification première et fondamentale. C’est juste de la masturbation intellectuelle. Les trois grandes centrales syndicales, la CSN, la FTQ et la CSQ, auront beau se gargariser de slogans de solidarité dans les prochain mois, nous ne serons pas dupes, car nous saurons que leur propre solidarité ignore d’autres groupes importants d‘employés de l’État. Finalement, tout ce qu’elles recherchent, c’est au plus fort la poche!!! Ces manquements graves à la solidarité ne sont pas que le lot de ces leaders syndicaux. Nous, les premiers, le sommes-nous? J’y reviendrai avec un exemple bien de chez-nous dans ma prochaine chronique. Que le respect et la solidarité soient avec vous! Johnny Marre |