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May 01st
V'là  le bon vent ! Imprimer Envoyer
Opinion
Écrit par Pierre Lauzon   
Dimanche, 23 Octobre 2011

Dans nos vies, nous rencontrons toutes sortes de vents. Les pires sont ceux qui détruisent tout sur leur passage. Ils sont craints parce que nous nous sentons tellement impuissants devant tant de puissance. Il y a ceux qui sont venus nous visiter tout récemment avec leur sœur la pluie et qui ont emporté une grande partie de notre merveilleux décor automnal. Enfin, il y a ces vents tout doux, si bienvenus ceux-là, qui viennent caresser notre peau et nous rafraîchir lors de soleils trop imposants.

C’est ce type de vent-là, un vent du sud, un vent de la région de Montréal, qui est venu nous rendre visite en ce samedi très automnal d’octobre, à Prévost, dans la salle des Diffusions Amal’Gamme. Ce vent a pour nom l’Ensemble Cuivrez-vous bien !. Déjà au départ, il y a là, dans le nom de ce quintette, quelque chose de rafraîchissant, d’espiègle, de prometteur. À voir venir ce vent, en solitaire, dans une salle où nous sommes habitués à voir plutôt des cordes, des claviers ou des percussions, il y a lieu de nous demander comment pourra-t-il nous charmer ? Il faut préciser que notre diffuseur laurentien avait déjà fait sa connaissance au préalable et a cru bon, avec justesse, apporter ce vent nouveau dans sa salle où tous les univers musicaux sont permis.

Ce vent à cinq têtes merveilleuses est le fruit d’une jeunesse hyper talentueuse. Quatre gars, plus ou moins poilus, plus ou moins grassouillets, et une fille qui sait ne pas se laisser intimider par ces vents masculins, tous québécois. L’Ensemble Cuivrez-vous bien !, c’est avant tout Bruno Blouin-Robert au cor et Thierry Champs à la trompette, les deux membres fondateurs de ce quintette, deux jeunes dans la trentaine, hautement qualifiés dans leur domaine et des pédagogues très actifs.

C’est aussi Jonathan Talbot, également à la trompette, tout aussi hautement diplômé, le petit espiègle du groupe. Christian Leclerc au tuba, qui termine actuellement son baccalauréat en musique, a le physique qu’il faut pour jouer d’un tel instrument si demandant, sans aucun doute. Ce serait cocasse de voir un maigrelet jouer du tuba. Enfin, Julie Patenaude au trombone vient apporter sa touche non seulement féminine, mais aussi musicale, tout en étant plutôt discrète.

Tout ce beau monde est donc tout à la fois hautement qualifié, mais aussi avec déjà une vaste expérience tant dans des ensembles classiques ou jazzés qu’auprès de chanteurs allant de Martin Deschamps et Dan Bigras à Daniel Lavoie, Grégory Charles ou Charles Aznavour. C’est avec un programme très varié que ce quintette de cuivres s’est amené à Prévost, se promenant allègrement du classique au jazz, en nous réjouissant aussi d’œuvres connues comme Somewhere du film West Side Story, le Canon de Pachelbel, une suite de marches militaires de John Philip Sousa, le Frère Jacques de notre enfance, sans oublier une suite de pièces musicales des Beatles.

À chaque fois, nos cinq artistes ont su charmer le public. De leur rondeau d’ouverture à leur rappel de conclusion, elle et ils ont caressé ou entraîné tous ceux et celles qui ont osé ce vent nouveau. Sans aucun autre apport musical, ils nous ont convaincu que seulement des cuivres pouvaient très bien tirer avec brio leur épingle du jeu dans l’univers musical déjà si diversifié. Il revient ici de souligner que les Diffusions Amal’Gamme ont encore joué leur rôle primordial d’ouvreur d’art pour élargir avec joie nos horizons musicaux.

Que c’est donc plaisant un tel vent de renouveau ! Que c’est donc plaisant de nous laisser séduire par une telle brise musicale ! Si vous n’avez pas senti ce vent bienfaisant samedi soir dernier, c’est que vous avez omis de répondre à l’invitation de notre diffuseur laurentien. Pour profiter de tels vents, il faut accepter d’être à l’endroit même où ils viennent souffler pour caresser nos oreilles trop souvent polluées par les bruits de notre monde dit moderne.

Samedi prochain, la séduction sera sûrement au rendez-vous avec le retour du russe Vladimir Sidorov et son accordéon bayan, en solo, dans un programme musical prometteur allant de Chopin à Piazzolla. Pour un petit avant-goût, cliquez sur le lien suivant : http://www.vladimirsidorov.com/disc.html . Ne boudez pas votre plaisir potentiel !

Pierre Lauzon
Les éditions Pommamour