Mot de passe oublié ?
Member Area

La15Nord.com

Friday
May 02nd
O๠la route nous change Imprimer Envoyer
Opinion
Écrit par Pierre Lauzon   
Jeudi, 16 Juin 2011

Tout le monde connaît le dicton qui nous enseigne que les voyages forment la jeunesse. Imaginez-vous que ce voyage soit en solitaire, pendant un mois, coupé de vos proches, de vos repères, de votre zone de confort. Comment ne pas en revenir sans être transformé intérieurement pour la suite de votre voyage terrestre?

Notre important diffuseur laurentien, les Diffusions Amal’Gamme, offre à chaque année, pour clôturer leur programmation annuelle, une conférence en cadeau à tous ses fidèles abonnés et à tous ceux et celles que le sujet intéresse. Cette année, il a fait appel à Yvan Lemay, membre fondateur et honoraire de l’Association Du Québec à Compostelle, à venir nous parler de ce pèlerinage particulier que sont ces marches vers un seul et même but, Saint-Jacques de Compostelle, en Espagne. Monsieur Lemay s’y connaît beaucoup dans le domaine puisqu’il a déjà parcouru ces routes à quelques reprises et qu’il récidivera très bientôt.

Lors de sa conférence du 9 juin dernier, il a mis parfaitement la table en établissant clairement la différence entre nos pèlerinages québécois et celui de Compostelle. Au Québec, où il y aurait 82 lieux de pèlerinage (si j’ai bien compris), dont les plus connus sont l’Oratoire Saint-Joseph, à Montréal, et la Basilique de Sainte-Anne à Beaupré, près de Québec. Quand on va vers ces lieux au Québec, nous y allons en véhicule motorisé. On se rend sur place pour prier ou faire brûler un lampion ou deux. Cela dure quelques heures. C’est en quelque sorte une attraction touristique parmi tant d’autres. Le pèlerinage vers Compostelle, c’est un tout autre univers. Premièrement, c’est à pied que nous allons vers ce lieu bien précis. Bien sûr, vous pouvez prendre une auto et vous diriger directement vers Saint-Jacques de Compostelle si vous êtes en Espagne. Toutefois, il ne saurait être question dans cette démarche du véritable pèlerinage à Compostelle. Comme je vous l’ai précisé, il y a un instant, ce type de pèlerinage ne se fait qu’à pied sur une distance de plusieurs centaines de kilomètres, au gré de la température, de l’environnement que vous avez choisi et surtout avec votre solitude.

Pensez deux minutes que, pour vos vacances estivales, vous décidez de prendre quelques semaines, voire un mois, coupé des vôtres, de vos ressources et de votre confort habituel, seul, pratiquement tout le temps, juste avec vous, n’ayant d’autre chose qu’à faire que marcher pour faire votre voyage. Vous ne pourriez pas faire autrement qu’en ressortir transformé intérieurement. Notre vie si trépidante nous empêche habituellement de nous retrouver vraiment avec nous-même, ne serait-ce que l’espace de quelques heures. Alors, imaginez-vous confronté avec votre intérieur pendant de nombreux jours. Ça ne change pas le monde, sauf que… vous viendrez de vivre le plus grand voyage que vous puissiez faire.

Évidemment, ce n’est pas à portée de tout le monde. Il y a un certain conditionnement physique essentiel pour pouvoir marcher ainsi des dizaines de kilomètres pendant autant de jours. Il faut une disponibilité minimale de quelques semaines et un budget de plusieurs milliers de dollars. Il faut être capable de partager certains repas avec des inconnus qui proviennent de partout sur la planète et de partager des nuits de sommeil avec ceux et celles qui ont le dodo bruyant. Puis, il faut surtout ne pas avoir peur de se retrouver seul avec soi-même. C’est sans doute là la première condition, la plus importante.

C’est un peu de tout cela et encore plus que monsieur Lemay est venu entretenir la centaine de personnes ou presque qui avaient répondu à l’invitation des Diffusions Amal’Gamme. Ce n’était pas le récit d’un vécu personnel, d’un voyage personnel de la part de Yvan Lemay, même s’il en a du vécu, mais plutôt un cours didactique, sur un ton plutôt bon enfant, pour bien nous faire comprendre ce qu’est Compostelle et quelles sont ses particularités. C’étaient mes attentes et celles, je crois, des gens présents dans la salle de notre diffuseur à Prévost. Nous pouvons dire que mission fut accomplie pour monsieur Lemay.

Si ce genre de défi personnel vous intéresse, si vous voulez, sans l’ombre d’un doute, vous retrouvez avec vous-mêmes, si vous désirez en savoir davantage, n’hésitez pas à visiter le site web de l’Association Du Québec à Compostelle (http://www.duquebecacompostelle.org) . En cliquant sur Basses-Laurentides, vous trouverez des références, car il y a là des gens prêts à vous informer et à vous accompagner de façon éclairée pour que vous puissiez vivre votre voyage, votre marche vers Compostelle de la façon la plus enrichissante pour vous.

Bonne route, si le cœur vous en dit et si les possibilités sont vôtres!

Pierre Lauzon       
Les éditions Pommamour 

P.S. : Compostelle, ce n’est pas une question de chapelets ou de lampions. C’est vivre la nature véritable d’un pèlerinage.