O๠la route nous change |
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Opinion |
Écrit par Pierre Lauzon |
Jeudi, 16 Juin 2011 |
Notre important diffuseur laurentien, les Diffusions Amal’Gamme, offre à chaque année, pour clôturer leur programmation annuelle, une conférence en cadeau à tous ses fidèles abonnés et à tous ceux et celles que le sujet intéresse. Cette année, il a fait appel à Yvan Lemay, membre fondateur et honoraire de l’Association Du Québec à Compostelle, à venir nous parler de ce pèlerinage particulier que sont ces marches vers un seul et même but, Saint-Jacques de Compostelle, en Espagne. Monsieur Lemay s’y connaît beaucoup dans le domaine puisqu’il a déjà parcouru ces routes à quelques reprises et qu’il récidivera très bientôt. Lors de sa conférence du 9 juin dernier, il a mis parfaitement la table en établissant clairement la différence entre nos pèlerinages québécois et celui de Compostelle. Au Québec, où il y aurait 82 lieux de pèlerinage (si j’ai bien compris), dont les plus connus sont l’Oratoire Saint-Joseph, à Montréal, et la Basilique de Sainte-Anne à Beaupré, près de Québec. Quand on va vers ces lieux au Québec, nous y allons en véhicule motorisé. On se rend sur place pour prier ou faire brûler un lampion ou deux. Cela dure quelques heures. C’est en quelque sorte une attraction touristique parmi tant d’autres. Le pèlerinage vers Compostelle, c’est un tout autre univers. Premièrement, c’est à pied que nous allons vers ce lieu bien précis. Bien sûr, vous pouvez prendre une auto et vous diriger directement vers Saint-Jacques de Compostelle si vous êtes en Espagne. Toutefois, il ne saurait être question dans cette démarche du véritable pèlerinage à Compostelle. Comme je vous l’ai précisé, il y a un instant, ce type de pèlerinage ne se fait qu’à pied sur une distance de plusieurs centaines de kilomètres, au gré de la température, de l’environnement que vous avez choisi et surtout avec votre solitude.
Évidemment, ce n’est pas à portée de tout le monde. Il y a un certain conditionnement physique essentiel pour pouvoir marcher ainsi des dizaines de kilomètres pendant autant de jours. Il faut une disponibilité minimale de quelques semaines et un budget de plusieurs milliers de dollars. Il faut être capable de partager certains repas avec des inconnus qui proviennent de partout sur la planète et de partager des nuits de sommeil avec ceux et celles qui ont le dodo bruyant. Puis, il faut surtout ne pas avoir peur de se retrouver seul avec soi-même. C’est sans doute là la première condition, la plus importante. C’est un peu de tout cela et encore plus que monsieur Lemay est venu entretenir la centaine de personnes ou presque qui avaient répondu à l’invitation des Diffusions Amal’Gamme. Ce n’était pas le récit d’un vécu personnel, d’un voyage personnel de la part de Yvan Lemay, même s’il en a du vécu, mais plutôt un cours didactique, sur un ton plutôt bon enfant, pour bien nous faire comprendre ce qu’est Compostelle et quelles sont ses particularités. C’étaient mes attentes et celles, je crois, des gens présents dans la salle de notre diffuseur à Prévost. Nous pouvons dire que mission fut accomplie pour monsieur Lemay.
Bonne route, si le cœur vous en dit et si les possibilités sont vôtres!
Pierre Lauzon |