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May 02nd
Ah, que le mois de mai peut être doux! Imprimer Envoyer
Opinion
Écrit par Pierre Lauzon   
Dimanche, 22 Mai 2011

Après nous avoir fait cadeau d’une chanteuse de très grand talent en février dernier, la laurentienne Andrée Belle-Isle, les Diffusions Amal’Gamme nous réservait une autre surprise des plus agréables avec la venue d’une native de Lanaudière, Johanne Cantara, en ce merveilleux samedi de mai. Alors que le printemps 2011 est plutôt moche avec son gouvernement conservateur majoritaire, ses inondations, son procès jérômien hautement médiatisé, son retard pluvieux, qu’il est donc agréable de nous laisser porter par un vent de douceur et de chaleur caressantes.

Johanne Cantara est une autre de ces interprètes trop méconnues du grand public. Vous comme moi savons que ce n’est pas parce que l’on n’est pas hautement médiatisé que le talent n’est pas au rendez-vous. Après avoir fait et complété des études en guitare classique au Cégep de Joliette, et perfectionné son apprentissage en guitare et en chant à l’Université du Québec à Montréal, notre lanaudoise ne cesse de charmer ses différents publics par la qualité de sa voix si chaleureuse et le haut niveau de ses spectacles depuis près de vingt ans.

À ce jour, elle a déjà deux albums à son actif, un en 2008 et un autre en 2010, tous les deux avec de nombreuses chansons très connues, revisitées avec son style jazz et bossa-nova. Si ces deux albums se sont retrouvés, à chaque fois, en nomination comme album de l’année au Gala de l’ADISQ, c’est sûrement qu’il y a là une reconnaissance du haut niveau de son travail artistique. Preuve supplémentaire, s’il en faut, elle fut la découverte de Planète Jazz en février 2008!

En ce 21 mai, c’est accompagné de deux musiciens, tout aussi talentueux, que Johanne Cantara est venue nous rendre visite dans la salle des Diffusions Amal’Gamme à Prévost. Le sorelois guitariste, Pierre Côté, a su ajouter une touche particulière à chacune des vingt et une chansons de l’interprète du jour. La riche sonorité qu’il a su insuffler à la magie de Johanne Cantara, elle-même à la guitare, n’a pas passé inaperçu pour le public qui a su témoigner son appréciation à plusieurs reprises. À la contrebasse, un  complice de Lanaudière, Alexandre Tremblay, a su tirer admirablement son épingle du jeu et nous inviter à claquer des doigts pour ponctuer le rythme subtil qu’il ajoutait aux interprétations de sa concitoyenne.

S’il y avait au programme de cette soirée, toute en douceur, de merveilleux clins d’œil à des compositeurs tout aussi connus que Charles Trenet, Henri Salvador ou Serge Gainsbourg, il y avait aussi des chansons d’origine anglophone comme Sway, immortalisée par Dean Martin, Night and Day, du regretté Cole Porter ou le célèbre So Nice. Toutefois, même si cela aurait été légitime que madame Cantara nous les interprète dans leur version originale, c’est toujours avec beaucoup d’élégance qu’elle nous les a toujours offertes dans leur version française, toute aussi magique. Cette marque de respect de son public est tout à l’honneur de Johanne Cantara à l’heure où plusieurs croient que cela fait plus « in », plus international de chanter en anglais au pays du Québec.

Que ce soit dans ses chansons, au menu très diversifié, ou dans son audace à interpréter le fameux air internationalement connu de l’opéra de Carmen de Georges Bizet, notre lanaudoise a su être à la hauteur des défis musicaux qu’elle se donne pour livrer la justesse de son art. À preuve, même si, au départ, vous n’êtes pas un adepte de Serge Gainsbourg, Johanne Cantara sait vous livrer ses œuvres avec  une touche particulière qui vous amènera certes à aimer des chansons de Gainsbourg, à défaut d’aimer l’homme. C’est une autre preuve indéniable du grand talent de notre interprète.

Devant un public laurentien, malheureusement pas aussi nombreux que souhaité pour et par une aussi douce soirée, Johanne Cantara l’a conquis dès sa première visite. Nous sommes tous et toutes ressortis de la salle de notre diffuseur laurentien avec ces airs jazzés et de bossa-nova dans la tête, mais surtout avec un baume si bienfaisant sur notre si piètre printemps. Chapeau et merci, madame Cantara, pour ce si beau cadeau! Au plaisir de vous revoir très bientôt dans notre coin de pays!

Si vous n’avez pu répondre à l’invitation des Diffusions Amal’Gamme et si vous aimeriez en savoir davantage sur Johanne Cantara, allez visiter son très beau site au http://www.johannecantara.com ou, encore mieux, procurez-vous un de ses deux albums chez votre disquaire. Croyez-moi, vous ne serez pas déçus. Quand la douceur est à portée de main, il faut savoir la prendre.

Pierre Lauzon       
Les éditions Pommamour 

P.S. : Samedi prochain, le 28 mai, notre diffuseur laurentien clôture sa saison musicale 2010-2011 avec un trio féminin, Fiestango, qui ne désire que nous faire partager leur passion, le tango argentin. Quelle belle fin de saison en perspective!