Enseignants, exigez le respect! |
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Johnny Marre |
Lundi, 06 Février 2012 |
Cette façon de faire des patrons du 21e siècle n’est pas innocente. Elle me rappelle un événement du genre que j’ai vécu peu de temps avant ma retraite de l’enseignement. J’enseignais alors au préscolaire et je me faisais un devoir, en tant que supposé professionnel de l’enseignement qu’on disait que j’étais (une vraie farce!!!), de défendre les droits de mes élèves à une éducation de qualité. J’avais alors écrit et publié dans des journaux de la Commission scolaire de la Seigneurie des Mille-Îles un texte très respectueux où je dénonçais le manque d’écoute de la commission scolaire et, plus particulièrement, de sa directrice des services de l’enseignement de l’époque.
À l’heure et au jour indiqué, je me suis présenté à la commission scolaire avec mes représentants syndicaux. Du côté patronal, en plus du directeur-général, il y avait d’autres cadres, sauf celle impliquée dans le litige, et l’avocat de la CSSMÎ qui salivait déjà à la perspective de pouvoir faire de l’argent avec mon cas. D’entrée de jeu, le directeur-général, qui était à l’emploi alors de la CSSMÎ depuis presque aussi longtemps que moi, a tenté, sans trop de conviction, de jouer son rôle de grand patron. Son principal argument était que, si je travaillais pour Bell, cela ferait longtemps que je serais à la porte. Pourquoi? Par manque de respect dans mes multiples interventions tout au long de ma carrière qui achevait? Pas du tout! C’était uniquement à cause du minable principe de loyauté envers son employeur ou la loi de Duplessis « Toi, tais-toi! ».
Ce qui se passe à la CSRDN, c’est du pareil au même. Par cette action, la commission scolaire tente d’une pierre deux coups de mater ces enseignants, mais aussi tous ceux et celles qui oseraient questionner les compétences de leur directeur ou directrice d’école. Pour avoir vécu très intensivement dans ce système public d’éducation pendant plus de 35 ans, j Cette semaine, telle une vieille habitude, ces mêmes patrons, y compris le ministère de l’Éducation, tentent, malhabilement comme toujours, de rendre hommage aux enseignantes et aux enseignants du Québec en faisant de la semaine du 5 au 11 février, la semaine des enseignants. La thématique de cette année est « Par leurs mots, leurs gestes, leur passion, les enseignants forment le Québec et son avenir ». N’est-ce pas merveilleux comme programme? Où cela devient malhabile, c’est que lorsque cette semaine est terminée, on ne traite plus les enseignants en professionnels, qu’on les intimide plus ou moins subtilement, qu’on les traite comme de simples subalternes. Je vous reviendrez dans une future chronique pour vous parler du manque de respect de nos autorités scolaires envers les enseignants. Le cas de l’école Sainte-Anne n’est que la pointe d’un iceberg dans les tentatives d’intimider les profs. Enseignantes, enseignants, prenez cette semaine pendant qu’elle passe. Puis exigez le respect! Exigez d’être traités en professionnels 365 jours par année! C’est vraiment vous qui formez le Québec et son avenir. Respectueusement… Johnny Marre |