Que de violence! |
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Johnny Marre |
Lundi, 22 Août 2011 |
Récemment, j’ai été confronté à deux manifestations de violence qui, au premier abord, peuvent paraître banales, mais qui véhiculent tellement de pulsions négatives. Dans le premier cas, je roulais avec ma conjointe sur l’autoroute 640, en direction de Saint-Eustache. À la hauteur de la sortie de l’autoroute 13, plusieurs véhicules, dont certains conducteurs avaient sûrement vécu encore une fois les affres de la circulation intense, s’amènent sur la bretelle d’accès à la 640 pour continuer leur chemin vers l’ouest. Conformément aux règlements du Code de la route au Québec et au panneau les obligeant à céder le passage avant d’accéder à l’autoroute, comme trop souvent, plusieurs automobilistes ignorent ces faits et foncent dans la circulation déjà engagée sur l’autoroute. Je me dois de ralentir un peu pour céder le passage (le monde à l’envers, quoi !) afin de ne pas occasionner un accident avec l’auto qui me coupe par ma droite. Toutefois, le véhicule qui suit cette auto presque pare-chocs à pare-chocs se doit de céder beaucoup plus le passage que prévu. En fait, il aurait souhaité que je m’arrête carrément sur la 640 pour tous les laisser passer avant de poursuivre ma route !
Dans le second cas, c’est un médecin qui est en cause. Il vous est sûrement arrivé de prendre connaissance d’un certain écriteau dans une urgence ou une clinique. Cet avis nous indique qu’aucune manifestation de violence physique ou verbale ne saurait être tolérée dans ce lieu, sous peine d’expulsion automatique. Personne, au premier abord, ne peut être contre cet appel à la vertu humaine. Toutefois, s’interroge-t-on sur la source éventuelle de cette prétendue violence ou perte de patience ? Ce que j’ai vécu récemment, c’est qu’à la demande d’une personne de mon entourage qui ne peut actuellement se déplacer seule en raison d’un handicap, j’ai accepté d’aller à la rencontre de son médecin de famille pour qu’il signe un papier important. Ce même médecin n’a toujours pas rempli un autre papier tout aussi important presque un an plus tard. Même si c’est à 45 minutes de chez moi, je m’y rends tôt avant qu’il ne commence ses rencontres avec des patients (comme ce mot est éloquent dans notre système de santé !). Dès mon arrivée, je constate que c’est le calme très plat à cette clinique. Personne n’est dans la salle d’attente. Je m’enquiers auprès de la secrétaire si je pouvais voir ce médecin le temps de quelques minutes. Elle informe le médecin de ma présence et de ma demande de rencontre très brève.
Si j’avais osé forcer sa porte ou si j’avais haussé le ton, on m’aurait aussitôt accusé de violence et on m’aurait ordonné de quitter immédiatement les lieux, en faisant appel aux policiers s’il le faut. Cela n’a pas été le cas. J’ai quitté, ulcéré certes d’avoir fait ainsi un voyage blanc. Par contre, je me demande toujours qui a été le plus violent dans ce cas. Moi qui demande poliment une brève rencontre en l’absence totale de patients ou ce médecin qui se cache derrière une secrétaire parce qu’il est incapable d’affronter son manque plus qu’évident de respect envers une ses patientes, qui a bien d’autres choses à faire que d’attendre patiemment que son médecin daigne bien descendre de son piédestal ? La violence ou la lâcheté peut prendre bien des formes. Johnny Marre |