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May 01st
On vous a à  l'œil. Quel œil? Imprimer Envoyer
Johnny Marre
Lundi, 26 Juillet 2010

Soyons sérieux un peu! Ou plutôt, soyons cohérents quelques instants! À travers tous les impôts et les taxes que nous payons annuellement, il y en a une partie qui va pour assurer la sécurité de tous, dont celle sur nos routes. Alors que nous sommes en pleines vacances estivales, la Sûreté du Québec, de concert avec le ministère des Transports, nous a informés que, durant cette période, il y aura une surveillance accrue sur les routes et autoroutes du Québec afin que le bilan des accidents et des morts soit le plus faible possible.

Ainsi, à certaines périodes de l’année, aux Fêtes ou durant certains congés, cette Sûreté prend toujours la peine de nous informer d’avance qu’elle nous aura particulièrement à l’œil. Le but de tous ces communiqués ou reportages à la télé est louable. On veut prévenir, plutôt que déplorer. Pour tous les chantiers routiers, on a fait de même.

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je trouve que ceux et celles qui sont les plus actifs à la Sûreté du Québec pendant ces périodes de haute prévention, ce sont davantage le personnel des communications que les patrouilleurs. Personnellement, la différence est très faible entre la surveillance habituelle et celle qu’on nous annonce accrue.

Il vous est sûrement déjà arrivé, plus d’une fois, d’emprunter l’autoroute 20 ou 40 pour vous rendre à Québec et de ne rencontrer aucun patrouilleur tout au long de votre parcours. Il vous arrive sûrement assez souvent sur l’autoroute 15 ou sur la 640 de vous faire dépasser à très haute vitesse, de voir une auto qui fait du slalom d’une voie à l’autre, de voir de nombreux automobilistes qui ne semblent pas connaître la signification d’une ligne blanche continue, simple ou double, sur la chaussée ou l’interdiction de couper ces lignes quand on doit s’insérer dans la circulation d’une entrée de l’autoroute. Tout comme moi, vous déplorez qu’il n’y ait pas de policiers à ce moment bien précis pour pincer et ramener à l’ordre le chauffard téméraire.

Sur la 15, y a-t-il vraiment quelqu’un qui a eu un billet d’infraction parce qu’il roulait trop vite ou coupait les lignes blanches continues entre Mirabel et Sainte-Thérèse, en plein chantier routier? Ce que je sais, c’est que si je ne roule pas habituellement à au moins cent kilomètres/heure dans une zone pourtant très clairement identifiée pour un maximum de 80, on va me faire sentir que si, « pépère », tu ne veux pas rouler, qu’est-ce que tu attends pour prendre la 117? Même à 100 km/heure, il est plus qu’habituel de me faire dépasser tant par la droite que par la gauche. Et je n’ai jamais vu de police qui en avait arrêté un!

De toutes façons, quand on est un habitué du coin, on sait très rapidement où sont les «spots » litigieux ou problématiques. Ce sont toujours les mêmes. La semaine dernière, alors que je roulais dans l’allée du centre, un gars en moto est embarqué à toute vitesse sur l’autoroute 15 à la hauteur du cimetière de Saint-Jérôme. En deux temps, trois mouvements, il s’est retrouvé sur la 3e voie et m’a dépassé à toute vitesse. Quand il approcha du viaduc du Grand-Héron, il a ralenti. Pas fou, le gars! Il sait très bien qu’au bas de cette descente de la 15, il y a assez souvent une auto-patrouille qui nous a à l’œil. Quand il a vu qu’au loin, il n’y avait pas d’œil policier à l’horizon, il est reparti de plus belle à haute vitesse sur la 3e voie et je l’ai perdu rapidement de vue, dois-je le préciser? Nous étions pourtant en plein midi et en pleine surveillance accrue.

Soyons clairs! Si je me questionne parfois sur leur véritable travail de patrouilleur, je sais qu’ils agissent sûrement selon les assignations qui leur sont données. De plus, il me faudrait chausser leurs souliers pour mieux comprendre leur dynamique, leur quotidien avant de pouvoir porter un jugement sur leur travail et sur le fait qu’il pourrait ou non être plus efficaces. En tant que policiers, ils et elles doivent sûrement avant tout répondre à des ordres qui viennent de plus haut.

Si leurs chefs ou leurs élus politiques les invitent à serrer la vis, à être plus diligents, ce ne sera pas long que nous, citoyens et automobilistes, nous ne nous gênerons pas pour dénoncer une volonté supposément hypocrite des élus pour s’enrichir, une taxe camouflée pour garnir les coffres de l’État en cette période où les finances publiques, peu importe le palier, sont précaires. Nous crierons, via les lignes ouvertes, les reportages télé ou dans notre univers immédiat, que c’est scandaleux ces moyens détournés de nous siphonner financièrement et que nous nous acheminons certes vers un état policier. Le lendemain, nous serons prêts à crier, à dénoncer aussi fort parce que, suite à un accident mortel et horrible, nous déplorerons que les policiers ne soient jamais là quand c’est le temps.

J’en ai marre de ce double discours. Si l’État s’enrichit parce qu’il y a plusieurs cons, jeunes ou vieux, qui sillonnent nos routes et autoroutes et qui mettent en péril ma sécurité et celles de ceux et celles qui me sont chers, je n’ai aucun scrupule avec un tel enrichissement. On est loin d’un état policier en serrant la vis aux grands fautifs, non seulement en période de grande prévention comme c’est sensé être le cas actuellement, mais aussi 365 jours par année.

Que l’on prenne les moyens nécessaires pour que la tolérance dans le respect du Code de la sécurité routière soit plus adéquate et soit plus qu’une campagne de relations publiques de temps à autre! Notre société ne s’en portera que mieux. Elle sera plus respectée. Est-ce vain de faire un tel vœu?

Johnny Marre