Au terme des audiences publiques sur le projet de Plan métropolitain d’aménagement et de développement, qui se sont tenues sur la Couronne Nord les 13 et 14 octobre dernier, les élus dressent un bilan positif de leurs interventions et de celles de leurs partenaires des milieux institutionnel et économique devant la commission de l’aménagement de la CMM.
Cinq villes, quatre MRC, deux Conseils régionaux des élus (CRÉ), cinq Centres locaux de développement (CLD), quatre Chambres de commerce, un Cégep, deux organismes inter-municipaux de transport, de même qu’une filiale régionale de la FTQ, ont déposé un mémoire devant la Commission. Tous ces mémoires ont en commun de partager la même vision face à cet important projet. Au terme des présentations, la présidente de la consultation sur le PMAD, Mme Helen Fotopoulos, a qualifié celles-ci de « édifiantes » et « pédagogiques ». Elle a affirmé que l’exercice aura permis aux commissaires de mieux comprendre la position de la Couronne Nord et de saisir davantage les aspects du développement économique reliés au contexte international, avec l’exemple probant de la firme Electrolux, désormais établie à Memphis, faute d’avoir pu obtenir sur la Couronne Nord le terrain nécessaire à son expansion. En conclusion, Mme Fotopoulos a également reconnu que la CMM « a des devoirs à faire » pour rallier tout le monde autour de l’objectif.
« Nous avons réussi à sensibiliser les commissaires et la population aux impacts négatifs qui pourraient découler d’une adoption sans révision du PMAD. Non seulement notre voix a été entendue, mais notre message a été compris. C’est un premier signe encourageant pour l’avenir. Il faut à présent passer de la parole aux actes. Nous sommes prêts à travailler de concert avec nos homologues pour faire du PMAD l’outil stratégique et le levier dont le Grand Montréal a besoin pour être attractif et compétitif à l’échelle nord-américaine. Nous en sortirons tous gagnants », de dire M. Jean-Marc Robitaille, président de la Table des préfets et des élus de la Couronne Nord et maire de la Ville de Terrebonne.
Le Préfet de la MRC Thérèse-de-Blainville et maire de la Ville de Bois-des-Filion, M. Paul Larocque, est pour sa part satisfait de constater que le passage des élus et des organismes à vocation économique de la Couronne Nord aura permis de rectifier des perceptions et de mieux faire comprendre leur position commune. « En exprimant clairement nos interrogations et notre vision des choses, nous avons ainsi pu dissiper l’image négative de dissidents, de trouble-fêtes, d’ennemis du développement durable, que certains se sont plu à nous accoler. Nous sommes des partenaires à part entière qui veulent contribuer positivement au développement du Grand Montréal, pour le mieux-être collectif de la région métropolitaine et du Québec tout entier », affirme-t-il.
Rappelons que les inquiétudes de la Couronne Nord à l'égard du PMAD portaient principalement sur deux aspects, soit le gel du périmètre urbain et le seuil de densification exigé, qui auront des impacts négatifs sur le développement économique et résidentiel, sur l’emploi et le niveau de vie si ce dernier devait être adopté tel quel. « Nous adhérons pleinement à l’objectif sous-jacent de développement durable à la base de ces mesures. Nous jugeons toutefois que ces mesures mal adaptées auront des répercussions qui se feront longtemps sentir sur la Couronne Nord, de façon irréversible. L’enjeu est trop important pour s’enfermer dans le dogmatisme. Il y a moyen de concilier de façon équilibrée développement économique et développement durable et c’est ce que la Commission a commencé à entrevoir. J’ai bon espoir que nous arrivons à un consensus à cet égard », fait valoir le maire de la Ville de Mirabel, M. Hubert Meilleur.
D’importants défis attendent la grande région métropolitaine au cours des prochaines années, qui devra être équipée de tous les outils nécessaires pour y faire face. Or, le PMAD comporte trop de lacunes importantes pour devenir cet outil dont la métropole a besoin pour croître et prospérer. La métropole fait piètre figure au chapitre de la richesse qu’elle génère, au 32e rang des 33 métropoles nord-américaines de taille comparable, alors qu’elle figure déjà en tête de peloton aux chapitres de la densité, du transport en commun et de la protection de son territoire agricole. « Ce que nous sommes allés dire aux commissaires, c’est que nous ne comprenions pas pourquoi le PMAD s’oriente uniquement sur les aspects où la métropole est déjà performante, au détriment du développement économique si nécessaire à sa prospérité. Nous devons poursuivre dans la voie engagée, là où nous performons, et nous inspirer des éléments qui ont fait le succès des autres métropoles, pour les adapter à notre réalité. Tout me laisse croire que notre message a été enfin entendu», soutient M. Marc Lauzon, préfet de la MRC Deux-Montagnes et maire de la Ville de Deux-Montagnes
En conclusion, la mairesse de Repentigny et préfète de la MRC de l’Assomption, Mme Chantal Deschamps, lance un vibrant message à tous ses homologues et partenaires de la CMM. « La CMM n’est pas la Ville de Montréal, mais la somme de toutes ces composantes. Nous devons tirer avantage de la complémentarité singulière et riche de Montréal, mais aussi de celle de la Couronne Nord, de la Couronne Sud, de Laval et de Longueuil. Notre solidarité doit être notre phare. Ne ratons pas ce rendez-vous avec l’Histoire ».