Si le congé de l’Action de grâces 2011 passera à l’histoire comme en étant un qui aura été exceptionnel, tant au niveau de la température exemplaire que du magnifique coloris de nos paysages laurentiens, j’ai peut-être trouvé une partie de l’explication suite au spectacle de dans la salle des Diffusions Amal’Gamme, en ce splendide samedi d’octobre. Le soleil n’était pas seulement présent à l’extérieur. Cette pianiste italo-américaine de réputation internationale lui a fait une place de choix à Prévost avec son programme « Latin extrême ».
Ce n’était pas la première visite de madame Altamura dans notre coin de pays. C’est elle qui avait ouvert la programmation de notre diffuseur laurentien, l’année dernière. Si nous étions alors sur notre petit nuage aux côtés de Chopin, dont on soulignait le 200e anniversaire de sa naissance, pour découvrir et apprécier le talent de Cristina Altamura, tout en nous nourrissant des œuvres d’un des grands maîtres de la musique, c’est dans un tout autre univers que cette pianiste remarquable nous a littéralement emportés. D’entrée de jeu, elle a su charmer immédiatement son public, pas assez nombreux, par une magnifique interprétation d’une pièce d’Astor Piazzolla. La table était mise pour nous laisser voyager dans la diaspora espagnole. C’est ainsi que nous avons vogué de l’Argentine de Piazzolla à l’Espagne, Cuba et la Colombie, tous des pays synonymes de soleil et de passions.
Tout comme l’année dernière, si nous avons eu le privilège, boudé ou ignoré, d’avoir une telle artiste qui vient non seulement nous rendre visite, mais qui demande de revenir tellement elle s’est plu chez nous lors de sa dernière visite, c’est grâce au maestro Michel Brousseau, membre du conseil d’administration des Diffusions Amal’Gamme, qui a su nous la faire découvrir. En ce samedi, il était présent et a servi d’interprète lors des présentations des pièces au programme par madame Altamura qui ne parle pas le français. C’est heureux que notre diffuseur ait eu le respect de son public en trouvant quelqu’un qui puisse traduire les propos de la pianiste en cette terre francophone. Seule petite ombre au tableau, monsieur Brousseau a semblé vouloir ignorer qu’il y a une merveilleuse invention, qu’on appelle un microphone, qui permet à tout le monde de comprendre clairement ce qui est dit.
C’est ainsi que Cristina Altamura nous a tous ravis, non seulement par sa personnalité ensoleillée, mais aussi par sa virtuosité et sa fougue tout au long de cette soirée. Elle nous a offerte, entre autres, du Domenico Scarlatti avec trois sonates et une fugue, toutes ensoleillées, du Guido Lopez Gavilan avec une suite cubaine pour enfants, toute espiègle, et du Alberto Ginastera avec trois danses argentines, celle du vieux berger, celle de la fille gracieuse et celle des gauchos. À chaque interprétation, la salle était conquise.
Quand un public dit « Déjà fini ? », c’est le meilleur signe qu’il est heureux du moment qu’il vit et qu’il aurait été très réceptif pour en recevoir une petite dose supplémentaire de ce soleil. Mais nous avions peut-être oublié que le soleil, en octobre, se couche toujours un peu plus tôt, aussi merveilleuse la soirée puisse-t-elle être. En fin de compte, ce qui importe, c’est que Cristina Altamura a su faire vivre la magie, l’exotisme et le mystère des musiques et des rythmes latins.
C’était le troisième spectacle de notre diffuseur laurentien pour cette nouvelle programmation. Avec Matt Herskowitz et Cristina Altamura, nous étions en terrains connus, même si tous les deux ont su sortir admirablement de leurs sentiers battus pour continuer à nous charmer. Le 22 octobre prochain, ce sera au tour des Diffusions Amal’Gamme de nous ouvrir une nouvelle fenêtre sur un univers qui s’annonce tout aussi passionnant. L’ensemble Cuivrez-vous bien !, un quintette québécois de cuivres, vous l’aviez déjà deviné, nous promet de la musique au vent avec un répertoire varié et qui s’annonce toujours aussi emballant.
Si le soleil du congé de l’Action de grâces cadrait parfaitement avec celui de Cristina Altamura, il ne sera pas nécessaire que la température extérieure, le 22 octobre, cadre lui aussi avec le vent de notre quintette. Au plaisir de vous y voir en grand nombre !
Pierre Lauzon
Les éditions Pommamour
P.S. : Si vous avez manqué Cristina Altamura et que vous désirez la connaître davantage, cliquez sur ce lien pour vous faire charmer à votre tour :
http://www.cristinaaltamura.com/
Si vous voulez avoir un avant-goût de notre quintette de cuivres, cliquez sur ce lien : http://www.myspace.com/cuivrezvousbien