Des tours cellulaires à  Saint-Eustache

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La Ville de Saint-Eustache dénonce l’installation de tours cellulaires sur son territoire

Le maire de Saint-Eustache, M. Pierre Charron, et le président du Comité consultatif d’urbanisme (CCU), le conseiller municipal M. Patrice Paquette, dénoncent vivement l’installation de tours cellulaires sur le territoire de la municipalité. Ceci survient après que la compagnie Rogers ait installé, malgré les objections du CCU et du conseil municipal, une tour de type monopôle de 27 mètres sur la rue Dubois.

« L’implantation de la tour Rogers nous a été imposée par Industrie Canada et elle vient défigurer le paysage urbain. Le règlement de zonage ne permet pas l’installation d’une antenne d’une telle hauteur à cet endroit et les critères applicables à un plan d’implantation et d’intégration architecturale ne sont visiblement pas respectés. », a tranché le maire Charron, dans son allocution. Lorsque la compagnie Rogers a fait connaître son intention d’installer ladite tour, en 2010, le conseil municipal a voté à l’unanimité contre ce projet qui allait défigurer le paysage urbain. L’entreprise de télécommunication a ensuite adressé une demande d’intervention auprès d’Industrie Canada. Cette dernière instance a proposé qu’une tour d’une hauteur de 40 mètres soit plutôt aménagée au parc Clair Matin, suggestion qui a été rejetée catégoriquement par les membres du CCU et ceux du conseil municipal. En janvier 2011, Industrie Canada a donc pris la décision d’autoriser la construction de la tour de la rue Dubois. Suite à cette décision, la Ville de Saint-Eustache a réitéré auprès de la compagnie Rogers et Industrie Canada son total désaccord avec le projet de la rue Dubois, appel qui n’a pas été entendu.

« Nous sommes d’autant plus outrés par la situation que l’utilisation de cette tour est purement mercantile. Les représentants de Rogers n’ont pas été capables de nous prouver que la tour en question constituait un service d’urgence. Dans ce cas, nous aurions été plus favorables à son installation pour le bénéfice des citoyens », a précisé le président du CCU, M. Patrice Paquette.

Appel à l’implication citoyenne
Précisons qu’en mars 2011, soit avant l’installation de la tour, la compagnie Rogers avait envoyé une lettre, tel que la loi l’exige, aux résidences situées dans un rayon de 81 mètres à partir de la tour, pour annoncer sa construction prochaine sur le site du 410, rue Dubois. Les citoyens étaient alors invités à faire part de leurs questions et commentaires auprès de la compagnie. Après 30 jours, l’entreprise a affirmé n’avoir reçu aucune réponse de la part des citoyens.

« Ceci est un détail crucial parce que ni la Ville, ni le gouvernement provincial n’ont juridiction dans ce dossier, et comme ce sont les citoyens qui sont consultés dans ce genre de démarche, ce sont eux qui ont la voix pour s’objecter à de telles installations dans leur quartier par des entreprises de télécommunications. Les citoyens peuvent et doivent se faire entendre pour que cessent de pousser comme des champignons des tours aussi inesthétiques qu’imposantes. », a tenu à préciser, avec fermeté, M. Paquette.

Dans ce contexte, précisons que, comme la tour mesurait moins de 30 mètres, l’entreprise de télécommunications n’a pas été tenue, par la loi, de publier un avis public dans les journaux locaux. Le seul moyen de communication entre la multinationale et les citoyens s’est donc résumé à un envoi postal aux résidences voisines de la tour.

« D’autres tours sont installées sur notre territoire, dont trois de la compagnie Rogers, et nous ne sommes pas catégoriquement contre, parce que cela permet aux citoyens d’avoir accès à des technologies de pointe en matière de télécommunications. Ces tours peuvent également permettre d’améliorer l’acheminement d’appels destinés au 911, en cas d’urgence, notamment en milieu rural, ce qui est positif. Ce que nous déplorons, c’est l’impasse devant laquelle les villes se retrouvent lorsque vient de temps de choisir un emplacement pour ces tours. Dans le cas qui nous concerne, l’entrée de ville était loin d’être notre choix pour cette imposante installation... », a conclu le maire Charron.