Le comptable rebelle récidive encore

Envoyer Imprimer

Le Québec est vraiment une société distincte.

Nous sommes la seule province à faire une distinction entre "Dépenses de programmes" et "Dépenses du gouvernement".

Pour l'année qui se terminera le 31 mars 2011, les "Dépenses de programmes" atteindront les 60 milliards $ et les dépenses du gouvernement 80 milliards $.

Cette savante distinction combinée à la fameuse ligne "Résultats nets des entités consolidées" est la base du "Creative Accounting" du Ministre Bachand.

Une "Dépense de programme" est un concept purement théorique, variable selon le bon vouloir du Ministre.

À titre d'exemple, les dépenses du ministère du revenu étaient depuis toujours considérées comme des "Dépenses de programmes" mais deviendront des dépenses "Hors programmes" grâce à la création d'un fonds dédié. Vous vous demandez sans doute où se cachent  les dépenses du gouvernement dites "Hors programme" dans le budget Bachand ?

Dans tout système comptable, nous additionnons les revenus dans un compte de revenus et nous additionnons les dépenses dans un compte de dépenses.

Nous présentons aux états financiers une ligne pour le "Somme des revenus", une ligne pour le "Somme des dépenses" et une ligne montrant la différence entre les deux que l'on nomme "Résultats nets".

Ce principe comptable élémentaire est respecté pour les "Revenus budgétaires" et les "Dépenses de programmes" mais ne l'est plus pour les autres revenus du gouvernement dit "Hors budgétaires"  et les autres dépenses du gouvernement dites "Hors programmes" qui sont présentés au net sur une seule ligne intitulée "Résultats nets des entités consolidées".

Le "Creative Accounting"  de Bachand ne change pas bien évidemment le montant du déficit mais sa fameuse ligne "Résultats nets des entités consolidées" cachait en 2010,  3 milliards de transferts fédéraux, 8 milliards de revenus et 10.5 milliards de dépenses.

Vous avez remarqué que le Ministre parle toujours de "Dépenses de programmes" dans ses promesses de ralentir le rythme de croissance des dépenses et son astuce pour arriver à ses objectifs est de transformer des "Dépenses de programmes" en "Dépenses hors programmes".

De plus, le diplômé de Harvard fait fi des recommandations du vérificateur général et continue de présenter son budget avec sa fameuse ligne "Résultats nets des entités consolidées". Ce faisant, il est impossible de faire un rapprochement entre son budget et les comptes publics du gouvernement. Il est impossible de comparer le budget avec la page 77 (Cliquez sur l'image) de l'État consolidé des résultats de fonctionnement du gouvernement puisque ces résultats vérifiés des comptes publics ne comportent pas de ligne "Résultats nets des entités consolidées".

Il faut exiger du Ministre qu'il refasse son budget et son plan de retour à l'équilibre budgétaire conformément aux états vérifiés des comptes publics nommément la page 77 de l'État consolidé des résultats de fonctionnement.

Louis Charbonneau                        Le comptable rebelle