Sylvain Pagé face aux déchets nucléaires

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« LES QUÉBÉCOIS ONT LE DROIT DE DIRE NON ! »

Si le gouvernement québécois refuse d’affirmer notre souveraineté sur la principale voie d’eau de notre territoire, 16 vieux générateurs de vapeur nucléaire ontariens traverseront sous peu la principale
source d’eau potable de la moitié des Québécois, la voie d’eau autour de laquelle vit la majorité de notre population et l’écosystème dont dépend une proportion significative de notre faune et de notre flore, terrestre et aquatique.

C’est le gouvernement fédéral, par le biais de la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN), qui a pris cette décision controversée le 4 février dernier. Or, au Parti Québécois, nous exigeons que le Premier ministre affirme haut et fort qu’une telle décision n’est pas applicable sans l’accord de notre gouvernement, d’autant que le fleuve Saint-Laurent est une voie navigable difficile et que les risques d’accident sont bien réels. Notre fleuve ne doit pas devenir une voie d'évacuation des déchets nucléaires de l'Ontario. Si le Québec ne réagit pas avec fermeté, il ouvre la porte pour que le gouvernement fédéral augmente dans les prochaines années, le tonnage de déchets radioactifs qui emprunte le fleuve Saint-Laurent. Un scénario qu’il faut écarter immédiatement! Bien que le transport maritime est de compétence fédérale, la protection de l’environnement, la santé publique et l’alimentation en eau potable sont des compétences québécoises. Lorsque ces questions sont en jeu – et elles le sont –, le Québec doit affirmer sans la moindre hésitation sa capacité et sa volonté d’agir. Ne pas user, aujourd’hui, de ce pouvoir, ou feindre de ne pas l’avoir, c’est risquer de le perdre, c’est faillir à ses responsabilités.

Ces constats, nous ne sommes pas les seuls à les avoir faits. Plus d’une trentaine de municipalités québécoises, incluant les villes de Montréal et de Québec, s’opposent au transport de déchets radioactifs sur la voie maritime du Saint-Laurent et envoient un signal clair au gouvernement depuis des mois. Cette coalition de municipalités a pris ses responsabilités : quand la santé publique des Québécois est en jeu, aucune mesure de précaution n’est trop sévère.

À court terme, le gouvernement du Québec doit affirmer sa souveraineté sur le fleuve, en décrétant qu’il n’y aura pas de transport de déchets radioactifs ontariens sans notre autorisation. Nous devons exercer concrètement cette souveraineté en donnant le mandat au BAPE de tenir des audiences publiques et de donner un avis éclairé sur les risques et les impacts de ce transport de déchets radioactifs, notamment sur l'approvisionnement en eau et sur la santé.

Advenant le cas où le gouvernement fédéral s’entêtait et refusait de casser la décision de la CCSN, le gouvernement du Québec doit envisager tous les recours. Au-delà des questions de compétences constitutionnelles, il faut affirmer qu’il revient aux Québécois d’avoir le dernier mot sur ce qui transite sur le Saint-Laurent. C’est de notre territoire, de notre milieu de vie, de notre eau dont il est question.

Ensemble, nous pouvons et nous devons dire NON aux déchets nucléaires ontariens sur le fleuve Saint-Laurent! Voici le texte de la motion déposée par l’opposition officielle qui vise à affirmer, dans ce dossier, de manière très claire la souveraineté du territoire québécois: « Que l’Assemblée nationale du Québec réitère que le fleuve Saint-Laurent fait partie intégrante du territoire national québécois; qu’elle réaffirme la pleine souveraineté des Québécois sur leur territoire et que celui-ci ne peut être utilisé pour aucun usage sans le consentement explicite du gouvernement du Québec ».