

Il s'ensuivit une courte enquête disciplinaire au terme de laquelle le président Clarence Campbell suspendit Maurice Richard pour le reste de la saison, soit trois parties en plus de toute la durée des séries éliminatoires. Cette sentence était grave car les Canadiens se battaient alors pour la première place au classement, et Maurice Richard pour le championnat des marqueurs qu'il ne remportera finalement jamais. De nombreuses personnes croyaient que le rocket avait été puni plus sévèrement parce qu'il était canadien-français. Plusieurs insinuèrent alors qu'il avait été jugé et condamné d'avance. Il est à noter qu'en dehors du monde du sport, dans le contexte de l'époque, les canadiens-français n'étaient pas respectés du tout par leurs employeurs anglophones et parfois congédiés sans raison.
Les partisans montréalais furent enragés par ce qu'ils considéraient comme une injustice commise par un président anglophone envers leur héros et leur équipe francophones. Le 17 mars, journée de la fête de la Saint-Patrick, les Canadiens de Montréal se mesuraient aux Red Wings de Détroit, l'équipe qui bataillait pour la première place.
Le président Campbell fut bombardé d'ufs, de tomates et de pièces de monnaie par la foule survoltée quand il vint pour prendre possession de son siège au Forum de Montréal. Au moment où un inconnu tenta de le frapper, une bombe lacrymogène explosa dans l'enceinte du bâtiment, forçant son évacuation.
Aux cris de « Richard le persécuté ! » et « Insulte à la race canadienne-française ! », les gens se mirent à fracasser les vitrines et à saccager autos et commerces de la rue Sainte-Catherine et des rues environnantes, causant pour plus de 100 000 dollars canadiens de dommages.
L'« émeute Maurice Richard » est entrée depuis lors dans la mémoire collective des Québécois, étant perçue par plusieurs comme étant l'événement qui a mené à la Révolution tranquille.
À titre d'anecdote, la partie fut concédée aux Red Wings par la marque de 4 à 1 après une période de jeu.