Médicaments psychiatriques pour enfants...

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Les médicaments psychiatriques pour enfants
seraient une porte d'entrée vers l'abus de drogues
 
Une étude publiée début mars par le Centre national américain sur la toxicomanie et l'abus de substances (CNTAS) intitulée, « Gaspiller les meilleurs et les plus brillants : l'abus de substances dans les Collèges et les Universités américaines, » montre que les étudiants courent davantage de risques de devenir dépendants des médicaments psychotropes que des drogues illégales vendues par des pushers.

 
    Alors que lÙutilisation de la marijuana sÙest accrue de 110% et celle de la cocaine et de lÙhéroine de 52% depuis 1993, le plus grand risque de nos jours provient des médicaments dÙordonnance dont le taux dÙabus est supérieur à celui de la marijuana, de la cocaine et de lÙhéroïne. Entre 1993 et 2005, il y a eu chez les étudiants un accroissement de 450% dÙabus de tranquillisants, une augmentation de 225% dÙabus de barbituriques et une augmentation de 95% dÙabus de stimulants. Les stimulants comme le Ritalin et lÙAdderall sont prescrits comme traitement pour le « Trouble de déficit dÙattention et hyperactivité » (TDAH) mais se vendent sur le marché noir entre $5 et $10 la pilule.
    La Commission des Citoyens pour les Droits de lÙHomme (CCDH), une organisation à but non lucratif qui enquête et rend publiques les violations des droits humains commises dans le domaine de la santé mentale, demande une nouvelle fois quÙune enquête publique soit instituée afin dÙexaminer le lien entre lÙaccroissement continuel depuis des années du nombre dÙenfants à qui ont prescrit des médicaments psychoactifs et lÙabus de médicaments dÙordonnance par les jeunes. Selon la CCDH, lÙétude du CNTAS est incomplète car elle nÙa pas fait enquête sur ce lien.

    Le Conseil International de Contrôle des Narcotiques des Nations Unies a émis depuis 1995 des mises en garde contre lÙabus de Ritalin aux Etats-Unis et a montré que plus de 80% de la consommation mondiale de stimulants a lieu aux Etats-Unis. Le 1 mars dernier, le Conseil a publié un  rapport indiquant que lÙabus dÙanalgésiques, de stimulants et de tranquillisants aux Etats-Unis avait dépassé « pratiquement chaque drogue illégale à lÙexception du cannabis, » notant que les utilisateurs se tournaient vers les médicaments psychotropes en premier.

    Le Dr. Sonya Muhammad, directrice générale de Attitudes pour lÙexcellence communautaire, un centre à but non lucratif spécialisé dans les conseils pour les enfants et la famille, a dit que, « On considère que la marijuana et dÙautres choses sont des portes dÙentrée vers dÙautres drogues. En fait, les soi-disant médicaments [les stimulants prescrits] sont des portes dÙentrée plus grandes vers la consommation de drogues. »

    Des études montrent que lÙutilisation pédiatrique de stimulants pour le TDAH peut prédisposer plus tard lÙenfant à lÙabus de cocaïne. En 1999, Nadine Lambert, directrice des Programmes Psychologiques Scolaires à lÙUniversité de Berkley a mené une des études les plus longues à avoir été faite (plus de 25 ans) sur près de 500 enfants de la région de la Baie de San Francisco. Cette étude « a fourni la preuve que le traitement au moyen de stimulants du SNC [système nerveux central] lors de lÙenfance est impliqué de façon significative et omniprésente dans la dépendance à la cocaine, lÙhabitude de fumer régulièrement et à chaque jour à lÙâge adulte, ainsi que lÙutilisation à vie de stimulants et de cocaine. »
 
Le ritalin
Alors quÙelle était interviewée par le New York Times, Mme Lambert avait déclarée que, « le ritalin rend le cerveau plus sensible au pouvoir toxicomanogène [qui crée la dépendance] de la cocaine et double le risque dÙen abuser. » Il est remarquable de noter qu'après avoir publié les résultats de sa recherche - la recherche la plus longue et la plus complète jamais faite pour déterminer le lien entre la prescription de stimulants comme le ritalin à des enfants et les risques pour ceux-ci de sombrer dans l'abus des drogues plus tard -, Mme Lambert ne réussit plus par la suite à obtenir des subventions significatives pour continuer ses recherches. 
    En dépit des nombreuses mises en garde internationales sur les risques potentiellement fatals des médicaments psychiatriques, on les prescrit à des enfants pour traiter des « troubles mentaux » pour lesquels il nÙexiste aucun test objectif et scientifique pour les appuyer, tels que des tests sanguins, des scans du cerveau ou des rayons-X. Santé Canada et la FDA ont mis en garde que les stimulants pouvaient causer des attaques cardiaques, des morts subites et des hallucinations. Les étudiants de CEGEP et dÙUniversité reconnus pour abuser de ces médicaments pourraient aussi être à risque. 

    Pour en savoir plus sur les effets réels des médicaments psychiatriques et sur les alternatives au sujet du TDAH, consultez le site web de la CCDH Québec au
www.droitshumains.ca.