La loyauté envers le boss |
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Johnny Marre |
Lundi, 05 Mars 2012 |
Dans cette chronique du 6 février dernier, je vous faisais part aussi de la tentative de mon ex-employeur, la commission scolaire de la Seigneurie des Mille-Îles, de me faire taire au nom de cette loyauté. La commission scolaire, par l’entremise de son directeur-général, tentait de me museler. En vain. Parce que j’étais prêt à me battre pour ma liberté d’expression, surtout que, selon mes convictions les plus profondes, mes véritables employeurs étaient les citoyens du Québec qui paient pour que nous ayons un système public d’éducation de qualité. Tout au plus, j’ai accepté de confirmer que certains propos ou interprétations de mes propos n’étaient pas exacts.
C’est pourquoi il m’est arrivé à plusieurs occasions de critiquer ou de remettre en questions des décisions ou des façons d’agir de ma direction d’école ou de ma commission scolaire. À partir du moment où je sentais que les élèves ou un membre du personnel n’étaient pas respectés dans leur droit à une éducation de qualité ou dans ses conditions de travail, j’ai toujours cru qu’il était de mon devoir de questionner ou plus la façon d’agir fautive, au lieu de prétendre que cela ne me concernait pas ou en essayant de regarder ailleurs pour ne pas voir le manque de respect sous mes yeux. Il devrait en être de même dans tous les milieux de travail, qu’ils soient publics ou privés. La seule loyauté que tout travailleur se doit d’avoir pour son employeur, c’est de faire son travail correctement. Si, par contre, ce travailleur est témoin d’un manque de respect ou d’une faute grave, voire illégale, de la part de son employeur, notre démocratie devrait reconnaître à ce travailleur le droit inaliénable de dénoncer ces manquements ou ces fautes, sans subir le moindre préjudice.
Que ce soit à la commission scolaire de la Rivière-du-Nord ou ailleurs, les tentatives de faire taire les gens sont des attaques à nos fondements démocratiques. Ce n’est pas pour rien que le gouvernement a fait un premier pas pour rétablir cette liberté de parole quand il a adopté la loi anti-bâillon. Le prochain pas à franchir est de donner cette liberté à tous les fonctionnaires de l’État et à tous les travailleurs dans les entreprises. Ainsi, les magouilles, les manigances, les manques de respect seront plus difficiles parce qu’ils risqueront de devenir publics. La loyauté, quant à elle, elle retrouvera sa vraie place, celle du devoir bien fait, bien accompli. Johnny Marre |