Grenon/Guibord ou la versatilité de la harpe |
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Art & Culture |
Lundi, 16 Novembre 2009 |
Pourtant, cet instrument de musique, un des plus anciens, qui date de milliers d’années avant Jésus-Christ, est encore très présent dans d’autres cultures. Nous n’avons qu’à penser, entre autres, à celle de nombreux pays de l’Amérique du sud ou à celle de pays celtiques. Pour tous ces peuples, la harpe fait partie de leur héritage culturel au même titre que le violon pour nous. Mais, ici, au Québec, quand entendons-nous de la harpe? Rarement. Et quand cela arrive, c’est plus souvent qu’autrement en musique de fond pour accompagner un repas dans un grand hôtel ou lors d’une noce, tout comme lors de toute bonne séance de relaxation. Un spectacle d’harpistes? Ça, c’est un événement extrêmement rare. S’asseoir pendant plus d’une heure et demi et s’ouvrir à une écoute attentive de cette musique qui a su traverser le temps, c’est cette opportunité que les Diffusions Amal’Gamme nous avait donnée en ce dimanche automnal.
Ce couple, dans la vie et musicalement, essaie de promouvoir les harpes traditionnelles au Québec depuis une douzaine d’années. Ils sont pourtant issus tous les deux du milieu classique, Gisèle Guibord en orgue et Robin Grenon en guitare. C’est leur cheminement personnel et musical qui les a amenés sur les chemins terrestres de la harpe. Ils ont déjà cinq disques à leur actif où les harpes celtiques et sud-américaines sont mises en valeur non seulement dans des musiques de ces contrées lointaines pour nous, mais aussi dans des musiques très connues, comme, entre autres, « Close To You » du groupe The Carpenters, « Suzanne » de Leonard Cohen, « Pour un instant » de Serge Fiori, « What A Wonderful World » de Louis Armstrong ou « And I Love Her » des Beatles. C’est donc à un spectacle aussi diversifié de plus de vingt interprétations, dont certaines sont des œuvres originales de Robin Grenon lui-même, que nous avons eu droit. Nous étions loin des anges, même si l’ensemble des gens présents étaient ravis, étaient au septième ciel après chaque interprétation. Ceux et celles qui étaient arrivés septiques en sont ressortis comblés, conquis. J’ai d’ailleurs entendu durant l’intermission une spectatrice remercier une amie de l’avoir amené voir ce spectacle rarissime. C’est tout dire. Nous ne pouvons qu’être séduits par les très grandes et très belles exécutions de ce couple d’harpistes. Ils jouent de la harpe avec beaucoup de brio et aussi avec beaucoup de plaisir communicatif. Nous ne pouvons qu’être étonnés par la versatilité de cet instrument si particulier qu’est la harpe. Certes, il y a place pour une musique très douce, pour se laisser aller facilement à la relaxation. Toutefois, le couple Grenon/Guibord nous a démontré que la harpe peut aussi très bien nous faire danser ou galoper allègrement, que ce soit par des galopades très entraînantes ou un merengue. La mission que se sont donnée ces cofondateurs de l’Association Harpissimo-Québec de dépoussiérer la harpe au Québec et de la ramener sur notre sol québécois est très bien réussie, tout en étant évidemment non terminée. En conclusion, je voudrais ajouter que la mission que se sont donnée, pour leur part, les ouvreurs d’art de Prévost que sont les Diffusions Amal’Gamme, est tout aussi à la hauteur de leur renommée. Depuis plusieurs années et encore tout au cours de l’automne, la qualité des spectacles que ces ouvreurs d’art nous ont offerts était très grande. Non seulement, ils et elles nous offrent l’occasion de voir des artistes tout près de chez-nous, dans les Laurentides, mais ils et elles nous ouvrent sur des artistes très souvent trop méconnus du grand public. Le samedi, 28 novembre, à 20h, dans la salle de l’Église Saint-François-Xavier, à Prévost, c’est à une soirée Gershwin que nous sommes conviés pour clôturer la programmation de cet automne. Déjà là, c’est très prometteur. Quand, de plus, nous apprenons que c’est le pianiste Matt Herskowitz qui sera le maître d’œuvre de cette soirée, il y a de quoi espérer davantage ce rendez-vous musical. O.K.! Qui est-ce Matt Herskowitz, me direz-vous? Je ne le connais pas plus que vous. Toutefois, quand nous sommes informés que ce grand pianiste à la renommée internationale fera ses débuts deux jours plus tard au prestigieux Carnegie Hall de New-York, je suis porté à me dire que ce n’est sûrement pas un deux de pique musical. Et si New-York le réclame, Prévost n’est sûrement pas en reste. Ça pique au moins la curiosité musicale, n’est-ce pas? Pierre Lauzon
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