Les machines à  imprimer de l'argent Imprimer
Johnny Marre
Lundi, 28 Novembre 2011

Autrefois, nos parents et nos grands-parents ne payaient pas beaucoup d’impôt ou de taxes, mais ils n’avaient pas beaucoup de services publics. Petit à petit, notre société a voulu se payer de plus en plus de ces services publics pour un mieux-être collectif. Et comme il n’y a rien de « gratis » dans la vie, il a bien fallu que les différents paliers de la gouvernance de notre peuple poussent toujours plus loin de quelles façons ils arriveraient à financer tout cela. Et de l’imagination, ils n’en manquent pas!

De toutes ces sources de financement, il y en a avec qui je n’ai aucun problème et d’autres, par contre, qui me dérangent davantage. Et je sais pertinemment que ce qui peut me déranger n’est pas nécessairement les mêmes choses que pour mes voisins ou mes connaissances. Hormis de vouloir renoncer à certains services (lesquels?), le niveau d’imposition et de taxation, en autant qu’il soit équitable pour tous (ce qui n’est pas encore le cas, nous disent avec raison les indignés de ce monde!), a pleinement sa place. Puis, il y a toutes ces petites trouvailles pour fouiller de plus en plus dans notre portefeuille. C’est ainsi que les frais de service ou le principe de l’utilisateur-payeur ont fait leur apparition. Encore là, ce principe ne se conjugue pas toujours au même temps. Si c’était un principe sacré, compte tenu de mon âge, je ne paierais plus de taxes scolaires. J’aurais droit à un crédit d’impôt parce que je n’utiliserai plus les services de garde, parce que je ne prévois pas aller à la nouvelle Maison symphonique de Montréal, parce que je suis en santé et que je n’ai pas besoin des hôpitaux (Dieu, merci!) pour le moment, parce que les routes pour le Plan nord, je ne les utiliserai jamais, alouette…

C’est bien sûr que cela ne marche pas comme cela. Et collectivement, il y a un large consensus pour ne pas revenir en arrière. Si je n’ai plus d’enfants à l’école, j’ai par contre des petits-fils qui ont droit à la meilleure éducation possible. Si je n’ai pas d’enfants à la garderie, mes enfants en ont, eux. Si je ne prévois pas aller écouter l’OSM dans leur nouvelle Maison, je suis bien heureux par contre que l’État finance en partie les Diffusions Amal’Gamme ou les autres diffuseurs, nos maisons d’édition, nos cinéastes… Si je suis en santé et que les centres de santé ne me sont d’aucune utilité pour le moment, je suis bien heureux que ma douce ait pu y avoir accès quand elle a eu des problèmes de santé l’année dernière. Si je n’utiliserai jamais les routes du Plan nord, je suis bien heureux que les gens des régions éloignées paient pour refaire l’autoroute 15 et ses ponts. Si, si, si…

Là où j’ai un malaise beaucoup plus grand, c’est lorsqu’on flirte beaucoup trop avec l’idée de réinstaller les péages un peu partout. Sous des justifications fallacieuses d’utilisateur-payeur et de réinvestir toutes les recettes (on nous prend pour des nonos!) dans le transport en commun, on nous propose un retour à une vieille méthode autrefois décriée. La raison de mon opposition est que, peu importe mon niveau de richesse, peu importe que je roule en Porsche ou en « minoune », peu importe que je sois milliardaire ou travailleur au salaire minimum, si je dois emprunter ce pont ou cette autoroute (comme autrefois), je devrai payer le même tarif. Il me semble que là l’équité a drôlement pris le champ.

Par contre, récemment, on a fait état du succès des radars photo. Le ministère du Transport a indiqué que ce qui se voulait au départ une expérience pilote s’étendrait progressivement à d’autres endroits au Québec. Pour éviter trop de hauts-cris (ce qui est non rentable politiquement!), ce même ministère s’est voulu rassurant en précisant que ce serait uniquement là où les risque d’accidents sont très élevés ou près des travaux routiers. Aussi aberrant que cela puisse être, l’opposition officielle a exprimé son refus à ce que cela puisse toucher ces chantiers routiers!

Personnellement, je ne considère pas cela comme une machine à imprimer de l’argent de la part du gouvernement, comme certains le prétendent ou le dénoncent. Que tu aies une Porsche ou une « minoune », si tu fais le cave sur la Quinze ou ailleurs, il est plus qu’équitable que tu paies pour le danger public que tu représentes. D’autant plus, hormis que je sois moi-même dans le champ, ces radars photo ne se déclenchent pas dès que vous roulez à 101 km/heure dans une zone de 100. Enfin, pour moi, il serait plus que temps que ces radars photo occupent l’espace réservé à un chantier sur nos autoroutes, par respect pour les travailleurs qui y sont! Payer quand c’est équitable et respectueux pour tous, je n’y vois aucun problème. Mais trop souvent, ce n’est pas le cas.

Johnny Marre        

P.S. : Une belle illustration qui démontre à quel point nous vivons dans une société d’opulence malgré nos hauts-cris. Ma douce et moi, nous cherchons désespérément à donner un orgue Hammond en bon état. Nous l’avons offert à notre municipalité pour les loisirs, à de nombreuses résidences de personnes âgées ou retraitées. Personne n’en veut, même si cet orgue vaut quelques milliers de dollars. Si vous connaissez un organisme qui serait très heureux d’accueillir cet orgue, faites-le nous savoir au (450) 224-4051. Dire qu’ailleurs, sur notre planète, il y en aurait qui se battrait pour l’avoir! Ah, la richesse!...
          N’oubliez pas l’Exposition des artistes et artisans à Prévost les 3 et 4 décembre! J’y serai. Et vous? 

 
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