Le plus fort, ce n'est pas mon père Imprimer
Johnny Marre
Lundi, 30 Mai 2011

De tous les temps, l’être humain a voulu faire preuve qu’il est le maître incontestable de notre planète et, pourquoi pas, de l’univers. Après avoir pris des moyens extraordinaires pour découvrir de nouveaux mondes terrestres, comme la route des Indes, l’Amérique ou les régions polaires, l’homo sapiens se donne comme défi continuel de repousser toujours plus loin sa conquête de l’univers intersidéral. La Lune n’est plus qu’un défi inintéressant dans sa quête de domination.

L’être humain est convaincu depuis la nuit des temps qu’il est de loin le maître incontesté du monde terrestre et extraterrestre. Son intelligence le place au-dessus de tout. Que le moindre petit moustique, que le plus gros des animaux, que l’invisible molécule se le tiennent tous et toutes pour dit. Le véritable Dieu, c’est lui. Plus sa connaissance s’accroît, plus grande est sa supériorité, car lui est en mesure de comprendre les mécanismes de la vie et d’imposer sa loi pour son plus grand profit. Ce désir de conquête et de domination se retrouve partout, dans tous les domaines. De la médecine à la très haute technologie, de la création artistique aux exploits sportifs, le terrien et la terrienne ne cessent de repousser jour après jour ses limites pourtant impensables hier encore, pour le meilleur et pour le pire. The sky is the limit est sa devise depuis fort longtemps.

Cette soif de domination trouve ses racines dès notre plus tendre enfance. Qui d’entre nous n’a pas utilisé l’argument qui se voulait massue face à un autre enfant en prétendant que le plus fort, c’était notre père, jusqu’à ce que le petit voisin insolent réplique que son père à lui était dans la police. L’auteure, compositrice et interprète, Linda Lemay a repris cette maxime enfantine pour exprimer sa tendresse envers son père.

Si le ciel et même plus est sensé être la limite, force est de constater que la limite est sûrement beaucoup plus proche que l’être humain voudrait bien le reconnaître. Depuis un certain temps, de nombreux événements sont venus porter un dur coup à l’orgueil démesuré de cet être qui se croit au-dessus de tout. Le véritable maître, cela ne semble pas être lui. Le nouveau Dieu qu’il voudrait être se doit d’être très modeste devant le seul maître de l’univers qui a toujours régné sur notre planète et ailleurs : la nature.

Malgré toutes ses grandes conquêtes, malgré ses innombrables découvertes, malgré ses multiples capacités de dompter cette nature, l’être humain doit reconnaître qu’il est bien petit devant l’immense puissance de Mère nature. Il est incapable d’empêcher un tremblement de terre de se produire. Il est incapable d’arrêter les vagues destructrices d’un tsunami. Il est incapable d’empêcher un volcan d’entrer en activité. Il est incapable de contrôler la météo et d’endiguer les pluies ou la fonte trop rapide des neiges. Il est incapable d’arrêter ces tornades destructrices. Ce sont dans de telles circonstances que l’homo sapiens doit s’incliner et reconnaître ses limites. Finalement, il doit être aussi humble que la fourmi qui pourrait se croire si forte si elle ne s’en tenait qu’à son petit monde. La fourmi a l’instinct, faute d’intelligence réelle, de croire qu’elle n’est qu’une infime poussière dans l’univers et qu’il y aura toujours des forces toujours plus grandes qu’elle, à commencer par le pied de l’homme ou monsieur Raid.

L’être humain pourra toujours rechercher à consolider ses constructions, ses chemins, ses édifices de toute nature, c’est toujours la nature qui aura le dernier mot. Les récents événements ont démontré et continueront de nous le démontrer, si cela est vraiment nécessaire, que nous sommes impuissants devant un tremblement de terre, un tsunami, un volcan qui se réveille, une tornade, une crue inhabituelle des eaux, alouette… Nous avons nos limites. Nous pourrons toujours vouloir nous prémunir contre les prochains soubresauts de la nature, mais ce sera toujours elle qui en sortira comme la grande gagnante, comme la seule maîtresse incontestée de notre vie passée, actuelle et à venir.

Ce serait rêver en couleurs que de croire que nous sommes ou que nous serons un jour ceux et celles qui contrôleront les moindres gestes de notre vie pour notre plus grand bonheur… évidemment. Ce n’est pas vrai que le plus fort, c’est mon père. Le plus fort est féminin, car la plus forte est Mère nature. Certains diront que le féminin est le plus fort dans plusieurs autres domaines, mais c’est là une toute autre histoire…

Johnny Marre 

 
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