On se fout de notre gueule! Imprimer
Johnny Marre
Lundi, 05 Avril 2010

Le dépôt du budget du ministre des Finances du Québec, le 30 mars dernier, a soulevé un tollé sans précédent de la part de la population. Ce n’est pas que les contribuables sont inconscients de la santé financière de notre nation. Ce n’est pas que les Québécois et les Québécoises refusent de poser des gestes pour redresser nos finances publiques autant pour le présent que pour l’avenir. Ce n’est pas que les payeurs de taxes, de tarifs et d’impôts d’aujourd’hui sont nombrilistes et n’ont rien à cirer de l’héritage qu’ils veulent laisser aux générations de contribuables à venir. Le problème est beaucoup plus profond que cela. Le problème ne se résume nullement à savoir si nous sommes capables ou non de nous regarder dans le miroir face à l’avenir économique que nous lèguerons à nos enfants.

Si nous ne traversions pas une crise de crédibilité sans précédent face au gouvernement en place et, plus particulièrement, face au premier ministre lui-même, si les Québécois et les Québécoises avaient le sentiment profond que, jour après jour, ce premier ministre et ce gouvernement administraient en bon père ou bonne mère de famille, selon la formule consacrée, il n’y aurait aucun problème à accepter des hausses de taxes et de tarifs, même si ce n’est jamais agréable de fouiller dans nos poches pour financer des choses sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle. Nous ne sommes pas des imbéciles! Nous sommes capables de beaucoup de tolérance et de compréhension. Toutefois, il ne faut pas nous prendre pour des valises ou pour des yesman et des yeswoman économiques. Il y a des limites à ne pas franchir.

Quand un père ou une mère de famille demande au reste de la famille ou même à des membres de la parenté de l’aider économiquement, il n’y aura pas de grandes réticences si ceux et celles qui sont appelés à contribuer sont non seulement pleinement conscients des difficultés financières de la partie demanderesse, mais aussi, et surtout, des gestes quotidiens pour corriger cette situation financière précaire et pour ne plus être en constantes demandes de support financier. Cela implique sans doute que cette aide financière obligera plusieurs d’entre eux à se priver de certains achats, loisirs ou à faire des voyages plus modestes, mais quand c’est pour une cause non seulement bonne, mais très justifiée, il n’y a rien de négatif à aider les autres, parce que, ce faisant, nous nous aidons tous.

Toutefois, si ceux et celles qui font les efforts économiques se rendent régulièrement compte que le demandeur ou la demanderesse n’utilise pas l’argent donné aux fins auxquels il était destiné, qu’il ou elle se paie du très bon temps, comme si leur situation financière était excellente, qu’il ou elle refuse de répondre ou de faire toute la lumière sur des dépenses exagérées ou apparemment inutiles, la bonne humeur et l’entraide économique ne sont plus alors au rendez-vous.
C’est ce que les Québécois et les Québécoises vivent actuellement avec le gouvernement actuellement au pouvoir et avec le premier ministre qui a demandé un mandat où il aurait les deux mains sur le volant pour nous mener vers des cieux plus cléments économiquement et socialement. Nous sommes comme les passagers d’un avion en qui nous avons mis majoritairement notre confiance entre les mains d’un pilote et de son équipage. En cours de vol, nous apprenons certains faits très questionnables concernant ce pilote et ses acolytes, ainsi que sur l’état douteux de l’appareil qui est sensé nous amener vers une destination prometteuse. Mais, que voulez-vous?, aurait dit un certain premier ministre plus ou moins chrétien.

Quand nous demandons au pilote de nous informer, de faire toute la lumière sur les allégations qui circulent, il refuse de répondre ou tente de faire diversion pour éviter que la lumière lui soit trop nocive. Il choisit le secret, l’abstention au détriment de la confiance des passagers. Il ne s’arrête pas là. Il informe tout le monde que, pour réussir à se rendre à la destination promise, il exige de nouveaux déboursés financiers et qu’il se devra d’offrir moins d’extra pour le reste du voyage. Pourquoi? Pour la situation économique de la compagnie seulement? Les passagers ont de très gros doutes. Mais, dans ce cas-ci, seuls le pilote et son équipage le savent. Les passagers se sentent pris en otages.

J’en ai marre de cette perte de confiance fondamentale pour notre démocratie qui a pris le large à cause de nos dirigeants politiques actuels. C’est très grave ce qui se passe en ce moment. Seuls notre pilote et ses acolytes ne semblent pas s’en rendre compte. Il ne suffit que de regarder la période des questions à l’Assemblée nationale pour constater rapidement l’état lamentable de notre gouvernance au Québec. Nous sommes les otages de gens qui ont perdu toute crédibilité. Nommez-moi un premier ministre du Québec qui est déjà descendu aussi bas! Heureusement, le printemps est arrivé plus tôt, comme si Mère nature sentait que nous avions besoin de réconfort! Merci, printemps!

Que le respect soit avec vous et que l’exemple vienne de haut!

Johnny Marre 

 
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