Quand la solidarité, c'est pour les autres! |
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Johnny Marre |
Lundi, 22 Février 2010 |
Un exemple bien de chez-nous : Le 24 janvier dernier, dans la quasi indifférence générale, les 253 membres du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal soulignaient le 1er anniversaire du lock-out imposé par Québécor. Un an dans la rue. Une année sans perspective de règlement. Quand on s’y arrête un tout petit instant, on se rappelle que la naissance de ce journal est le fruit d’un conflit de travail à La Presse. Le père de Pierre Karl Péladeau avait profité de la non-publication du plus grand quotidien de langue française en Amérique pour l’époque pour offrir une alternative. À noter que l’on était en présence d’une « disparition » temporaire d’un journal en raison d’un conflit de travail et que les mots « information continue » n’existaient pas encore.
De très nombreux Monsieur et Madame Toutlemonde se fichent éperdument de ces 253 travailleurs. Ne leur posez pas la question de la solidarité, ils et elles vous répondront qu’ils et elles ne veulent pas se mêler de ce conflit de ce travail. Psst! Réveillez-vous! Quand, chaque matin, vous achetez ce journal en lock-out, vous vous mêlez très concrètement du conflit en question et vous contribuez très largement à le faire perdurer. Si, à partir de demain matin, plus personne n’achète le Journal de Montréal, les Facal, Martineau et compagnie auront beau écrire tous les textes qu’ils voudront, il n’y aura plus de lecteurs. Les sous-traitants auront beau produire les plus beaux cahiers, il n’y aura plus preneurs pour les parcourir.
J’en ai marre de notre indifférence. J’en ai marre quand on prétend que l’on refuse de prendre position dans le conflit du Journal de Montréal alors qu’on l’achète tous les matins. J’en ai marre parce qu’en agissant ainsi, on est solidaire de Pierre Karl Péladeau et de ses acolytes. Ce n’est pas lui qui a besoin de notre solidarité. Ce sont ces 253 travailleurs. PKP continuera à vivre très grassement sans notre solidarité. Eux, non!!! Ce n’est pas si difficile à comprendre. Que l’on ne vienne pas me parler du droit à l’information! Avec ou sans le Journal de Montréal, nous sommes submergés d’informations à toute heure de chaque jour, via les autres médias tant nationaux que locaux, via l’internet et via les chaînes d’information continue comme RDI ou LCN. Si nous ne lisons pas le Journal de Montréal le temps que les deux parties règlent leurs différents, nous ne serons nullement en carence d’information continue et diversifiée. Allons! Soyons cohérents un tantinet! Que le respect soit avec vous et avec les 253 employés en lock-out abusif! Johnny Marre Photo: Pierre Karl Péladeau David Boily, La Presse
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